Nous avons la chance, à Gençay de posséder pour soutenir le toit de la mairie (ancienne halle) une charpente métallique dite «Polonceau», du nom de son inventeur. Aujourd’hui, les ouvrages de cet ingénieur, donc le nôtre, sont protégés et relèvent du champ d’intervention de l’architecte des monuments de France.
Jean Barthélemy Camille Polonceau est né à Chambéry en 1813. Il décédera à Viry-Châtillon le 21 septembre 1859. Il était le fils de Antoine Rémy Polonceau, lui aussi ingénieur de renom.
Camille Polonceau fut ingénieur aux Chemins de fer.
Il était diplômé «Hors Ligne» de l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures.
Il sera l’inventeur de la «ferme Polonceau», dont la caractéristique est d’être à double poinçon disposé en V renversé. (v. sous le toit de la mairie la charpente peinte en bleu)
Il construira le train impérial de Napoléon III, de la Compagnie du Chemin de fer de Paris-Orléans.
Il aura l’honneur d’avoir son nom inscrit sur la Tour Eiffel. "Naissance de la «ferme Polonceau":
C’est pour pouvoir recouvrir un petit hangar de 8, 40 m. de large que Camille Polonceau inventa la fameuse «ferme Polonceau». Il devait palier au manque de bois de grandes longueurs pour ce genre de réalisation.Constitution de la «ferme Polonceau»:
Cette ferme est à arbalétriers, jambettes ou bielles et tirants articulés. Il s’agit d’un système économique, combinant légèreté et résistance. Elle utilise la fonte pour les jambettes ou bielles, du fer forgé pour les tirants et du bois, plus tard remplacé par de l’acier, pour les arbalétriers.
La première utilisation importante de la «ferme Polonceau» sera faite pour la construction des halles de la gare Saint-Lazare entre 1846 et 1848.
Camille Polonceau déposera le brevet de son invention en 1838.
En 1839, elle sera primée à l’exposition de 1839.
Evolution de la «ferme Polonceau» :
En 1837, les arbalétriers étaient en bois, soutenus en plusieurs points correspondant aux appuis de pannes par des bielles en fonte bandées sur des tirants en fer pour remplacer les entraits en bois.
En 1845, Polonceau les remplacera par des fers en double T (ou I.P.N.) dont la section sera adaptée aux phénomènes de flexions éventuelles. Ce système était hétérogène, alliant les fers laminés, les fers forgés et les fers moulés. Il y adjoindra aussi la fonte.
L’emploi conjugué de la fonte et du fer forgé sera artistique. Ces deux métaux seront utilisés autant du point de vue structurel qu’esthétique.
Les pieds des arbalétriers vont venir s’emboîter dans un sabot en fonte, de même que les têtes. En bois à l’origine, la bielle sera elle aussi en fonte par la suite.
Documentation et photos: Jean-Jacques Chevrier