Par Nàus (du latin : natalis), il faut entendre chants de Noël, qui se chantaient à l'occasion de la fête de Nàu, la fête de Noël en Poitou.
Selon les spécialistes du genre, ce serait dans le Poitou, bien avant le XVe siècle, que seraient apparus ces premiers chants célébrant la Nativité en langue régionale, donc en poitevin-saintongeais.

D'ailleurs, comme l'écrit Henri Clouzot, co-auteur avec Henri Lemaître pour les musiques, d'un important recueil de Nàus anciens publié en 1908, « De tous les Noëls composés en dialectes provinciaux, ceux du Poitou figurent seuls dans les premiers recueils imprimés à Paris au début du XVIe siècle. Les éditeurs les annoncent en belle place sur le titre de leurs Bibles, exception louangeuse qui atteste une popularité dépassant de très loin les rives de la Vienne ou du Clain ».

Ces petites pièces rimées sont pleines d'une verve comique, de traits malicieux parfois gaulois. Peut être à l'époque furent-elles recommandées aux bons vivants qui les chantaient un verre à la main lors du réveillon. Mais un autre aspect de leur popularité vient aussi de la gaité et de l'entrain empruntés à des airs de danses ou à des chansons traditionnelles.

Sur ce point, on rapporte que les Poitevins ne connaissaient pas de rivaux, même en Bourgogne ,autre terre d'élection des Noëls. Leur supériorité comme danseurs est attestée dès le XIIIe siècle par le Dit de l'Apostlle qui mentionne :
« Li meillor sailleor en Poictou » (les meilleurs danseurs sont en Poitou)