La Maison De Rancon et les premiers seigneurs

La famille De Rancon tire son nom de celui d’un ancien archiprêtré, le deuxième en importance pour la superficie et le nombre de paroisses (84) du diocèse de Limoges. Les seigneurs de Rancon y régnèrent pendant 253 ans sur un patrimoine important et étendant leur influence jusqu’à la Charente-Maritime (Taillebourg) ou la Vienne (Gençay). Rancon était l’ancienne cité gauloise des «Audecamulenses».

A l’origine du nom de Rancon on trouve les mots gaulois ronc «rocher» et magos (marché, lieu d’échange). Au temps de l’occupation romaine, le toponyme fut latinisé en Roncomagus «le marché sur le rocher». L’abréviation Roncom utilisée au Moyen Age est devenue par la suite Rancon.

L’origine de la maison De Rancon est peu connue. Les historiens et les chroniqueurs du moyen-âge ont laissé à son sujet que des détails fort incomplets et tout à fait insuffisants.

Tout ce que nous savons, c’est que cette famille apparaît dans notre histoire dès le commencement du onzième siècle.

Dès le Xe siècle, la dynastie des Rancon prenait petit à petit possession de domaines sous la protection des comtes d’Angoulême. La châtellenie de Taillebourg était alors donné en vassalité à Ostend 1er, membre de la famille des Rancon. Après une nouvelle tentative d’invasion par les Normands, Aimery II, le troisième châtelain de la dynastie des Rancon faisait reconstruire Tailleboug, une place forte capable de contenir de nouvelles incursions. Cette famille bénéficia de droits féodaux sur la population du bourg et des environs ainsi que d’un droit de péage sur les embarcations qui passaient sur la Charente, au niveau de la forteresse.

En 1148, la famille de Rancon puissante famille entrera en possession de la seigneurie de Chabannes (en Creuse)
 
Aymery 1er (970-1024) dit «Le Tribun» seigneur de Rancon, Malval, Civray, Gençay et Taillebourg.

Il était le fils de Aimery de Limoges. Profitant de l’absence de Guillaume V, comte d’Angoulême, son seigneur suzerain, passé en Italie vers l’année 1022, il bâtit dans la semaine de Pâques un fort nommé Fracta-Botum, sur la frontière de Saintonge. C’était fausser la foi qu’il avait faite à Guillaume avec serment prêté sur la chaussure de saint Cybard. Geoffroy, l’un des fils du comte, marcha contre Aimery et le tua dans une rencontre. Guillaume, à son retour de Rome, approuva avec la conduite de Geoffroy, et de concert avec Alduin, son fils aîné, il assiégea la place qu’il prit d’assaut, et détruisit le château fort qu’il réédifia plus tard pour en confier la garde au vainqueur d’Aimery. Aimery 1er de Rancon avait épousé en premières noces,Burgogne, de qui il aura Geoffroy 1er de Taillebourg. En secondes noces, il épousera Adélaïde de Gençay (975-?), fille de Guitard de Gençay (945-?), viguier du comte du Poitou, et de Gerberge d’Aussonne, de qui il aura Aimery II Félix.
 
Aimery II Félix de Rancon, seigneur de Taillebourg et Gençay.
Il est connu par une charte de Saint-Jean, dans laquelle il se dit , en faisant mention de l’homicide de son père, fils d’un père mal tué ou assassiné à tort.
Il avait épousé Almodis de Taillebourg (1005-?), fille de Ostend de Taillebourg (980-1050), connu aussi sous le nom de Ostend, seigneur de Rancon. Almodis avait un frère connu, Geoffroy de Taillebourg (? -1137). Ils auront comme enfant connu: Géraud de Rancon.
 
Géraud (ou Gérald) de Rancon (1025-1089), seigneur de Rancon, Taillebourg et Gençay.
Il épousera Ermengarde (1030-?), connue sous le nom d’Adélaïde.
Ils auront comme enfant connu: Aimery III de Rancon.
 
Aimery III Malemort de Rancon (1055-1104), seigneur de Rancon et Gençay.
En 1080, il épousera Burgondie de Craon, fille de Robert 1er de Nevers, seigneur de Craon et Sablé, dit le Bourguignon et de Avoise de Sablé.

En 1096, il apposa sa signature au bas des lettres de restitutions données par Guillaume Le Jeune comte de Poitiers et duc d’Aquitaine, comte d’Ebles de Châtelaillon, qui détenait injustement plusieurs fermes appartenant à l’église.

Cet Aimery est probablement le même qui est cité zn 1121 dans le cartulaire de Saint-Cybard, où l’on trouve encore mentionné son frère Geoffroy en 1125, et Géraud de Rancon en 1147.
 
Geoffroy II de Rancon ( -1137), seigneur de Taillebourg et de Gençay.
En 1134, il se déclara protecteur officiel des religieuses de Sainte-Marie de Saintes. Arrivé dans cette ville, accompagné de Burgonde sa mère et de Folsifie sa femme, de Raymond de Cambon son intendant, et de frère Jean, chapelain de Pont-l’Abbé, le baron fit avec l’abbesse Sybille un traité par lequel il s’engagea à défendre envers et contre tous, les terres et les hommes de l’abbaye de Sainte-Marie, et les mit sous la sauvegarde spéciale de son capitaine d’armes. En retour de ce pieux dévouement, Sybille consentit, pour l’amour de Dieu et de Geoffroy de Rancon, à recevoir dans sa communauté une jeune fille, nommée Elisabeth, à laquelle le seigneur de Taillebourg s’intéressait.
 
(Documentation: Histoire de la Marche et du pays de Combrailles par Joullietton)